L’essor des actifs alternatifs dans les portefeuilles institutionnels : analyse des tendances et défis selon le rapport PGIM

Le rapport « What’s Your Alternative? » de PGIM explore les dynamiques et perspectives des investisseurs institutionnels européens et moyen-orientaux face aux actifs alternatifs privés. Dans un contexte de marchés publics volatils et de risques géopolitiques croissants, l’intérêt pour les alternatives privées se renforce. Une analyse qui révèle des implications de ce mouvement vers ces actifs, notamment le crédit privé, l’immobilier et les stratégies de dette d’infrastructure.


La demande accrue pour les actifs alternatifs résulte de divers facteurs. Outre la diversification et la recherche de rendements ajustés au risque, les investisseurs perçoivent une décorrélation avantageuse entre les marchés publics et privés, qui protège partiellement contre la volatilité des marchés boursiers. Une majorité des 250 gestionnaires interrogés s’attendent à une augmentation des risques géopolitiques (58%) et des fluctuations dans les marchés publics (36%), orientant les stratégies vers des investissements moins sensibles à ces aléas.

Cependant, bien que ces actifs offrent une atténuation des fluctuations, les investisseurs doivent veiller à ne pas négliger les limitations structurelles du marché des alternatives, notamment le manque de liquidité et la dépendance accrue à des gestionnaires spécialisés. La sous-performance de certains gestionnaires d’actifs en termes de liquidité est soulignée, 52% des répondants se plaignant du manque d’accès aux marchés secondaires.

Immobilier : Un Secteur Sous Pression

Le secteur immobilier émerge comme un actif prisé malgré des vents contraires significatifs. Les taux d’intérêt élevés et l’incertitude post-pandémique ont en effet corrigé à la baisse les valorisations immobilières, surtout en Europe. Cependant, PGIM souligne que l’attrait de l’immobilier reste soutenu par des tendances de long terme, notamment la sous-offre chronique dans les grandes villes européennes.

Bien que 42% des répondants prévoient d’augmenter leurs allocations dans la dette immobilière, ils restent prudents envers les segments opportunistes, indiquant un appétit pour des actifs à flux de trésorerie stables. Cette modération signale un possible déséquilibre entre l’offre et la demande, surtout dans les régions urbaines à forte densité où les contraintes de développement limitent l’offre de nouveaux biens.

Crédit Privé : Un Actif Montant

Le crédit privé se distingue comme l’actif avec la plus forte augmentation prévue des allocations, 44% des investisseurs prévoyant de renforcer leurs positions. La raison de cet engouement réside dans des rendements potentiellement élevés associés à une prime d’illiquidité et à des conditions de marché favorables, comme les taux d’intérêt en hausse. Cependant, cet intérêt pour le crédit privé pose la question de la résilience du secteur en cas de récession économique, surtout dans un contexte de ralentissement des activités de fusions-acquisitions et de prêts à levier.

Les investisseurs privilégient les émetteurs soutenus par le capital-investissement, garantissant une certaine stabilité du rendement malgré la volatilité potentielle des marchés. Néanmoins, la diversification des types de prêts, y compris ceux adossés à des actifs intangibles comme les droits de musique et le financement de litiges, laisse entrevoir une sophistication accrue mais aussi une vulnérabilité potentielle​.

Perspectives sur les Investissements Durables

Les actifs d’impact et la finance durable ne sont plus des niches. Bien que les investisseurs soient intéressés par ces secteurs (40% prévoyant d’accroître leurs allocations), des défis subsistent en matière de transparence et de normalisation des indicateurs ESG. De nouvelles réglementations, notamment en Europe, pourraient renforcer l’intégrité de ces investissements, mais le manque de données de qualité reste un obstacle.

Si l’attrait de ces investissements est évident selon le raport, une prudence s’impose pour assurer une diversification réelle et non une simple fuite des marchés publics. Les perspectives de croissance pour le crédit privé et l’immobilier demeurent fortes, mais les investisseurs doivent se préparer aux risques systémiques, notamment la faible liquidité et la concentration des risques régionaux. Pour PGIM, ces tendances offrent un terrain fertile pour les stratégies alternatives, mais requièrent une vigilance accrue pour en tirer pleinement profit.

Lire le rapport de PGIM, « What’s Your Alternative? » – 2024.

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