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Actions :  plus de préférence géographique à court terme

A court terme, nous réduisons l’écart d’opinion que nous avions entre les marchés européens et américains. Nous n’avons plus de préférence géographique. La raison essentielle est que nous réduisons la probabilité d’une escalade de la guerre commerciale totale à court terme avec l’Europe qui, contrairement aux autres zones, dispose de l’arme de la réglementation pour favoriser les négociations avec le président Trump. La deuxième raison est monétaire. En effet, les dernières réunions de la Fed et de la BCE ont démontré que cette dernière baissera ses taux d’intérêt en dépit du statut quo de de son homologue américaine ce qui devrait soutenir la distribution de crédit, maintenir un dollar fort et favoriser les multinationales européennes.  De plus, nous pensons qu’à l’image de ce qui s’est passé à Gaza, des pourparlers entre Vlodymyr Zelensky et Vladimir Poutine seront mis en place et créeront un appel d’air en faveur de l’Europe.

ACTIONS US : quelques fragilités à court terme, malgré des perspectives positives

Les valorisations aux États-Unis et le positionnement des investisseurs atteignent déjà des niveaux très élevés. Chaque déception sera sévèrement punie. Nous restons optimistes pour l’année sur le marché US. De nombreuses secteurs vont bénéficier des mesures de Donald Trump (déréglementation, réformes potentielles de l’impôt sur les sociétés). Pour le moment, nous ne remettons pas en question les atouts des États-Unis : une croissance remarquablement soutenue, d’énormes moteurs d’investissements technologiques, une productivité en hausse et, désormais, avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, une nouvelle vague de déréglementation. 

La volatilité de décembre-janvier souligne une vision d’une année plus volatile à venir. Il faut s’attendre à des périodes d’anxiété et à des fluctuations du marché, mais dans une trajectoire globalement positive. Il y a certes de nombreuses incertitudes concernant les politiques potentielles, l’évolution de l’inflation et la communication de la Fed sans oublier les risques liés aux gros titres sur le commerce et les tarifs douaniers. Ces facteurs ont montré leur capacité à générer de la volatilité, du bruit et à influencer le sentiment du marché.

Cependant, l’économie US fait preuve de résilience et l’inflation devrait montrer des signes de modération comme nous l’indiquions dans notre Flash de janvier. Le sentiment de marché est plus pessimiste et permet d’éviter, d’une certaine manière, toute sur-réaction excessive.

Cela offre, selon nous, un équilibre favorable entre risque et rendement. Il faut s’attendre à des fluctuations du sentiment au fil de l’année, mais il convient de rester pragmatique et agile.

En fin de mois, le nouveau président américain montre un nouveau visage. Il s’est déjà contredit 2 fois sur ses intentions en ce qui concerne la politique commerciale envers la Chine, préférant dorénavant la négociation et l’intimidation plutôt que la mise en place unilatérale des droits de douane sans sommation. Ilsemble entrouvrir la porte à la recherche d’une solution apaisée. « Nous avons un très grand pouvoir sur la Chine, ce sont les droits de douane, et ils n’en veulent pas, et je préférerais ne pas avoir à l’utiliser. Mais c’est un pouvoir énorme sur la Chine »

De son coté, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a réaffirmé que les différends commerciaux avec les Etats-Unis pouvaient être résolus par le « dialogue et la consultation ». Soulignant pour l’occasion que « la coopération économique et commerciale entre la Chine et les Etats-Unis est mutuellement bénéfique ».

Au-delà des interventions « chocs » de Trump, il existe une voie dans laquelle la Chine échappe au scénario du pire sur les droits de douane. L’arme des droits de douane reste une épée de Damoclès pour les entreprises européennes et chinoises ayant cherché ces dernières années des relais de croissance auprès des consommateurs américains. Les excédents commerciaux de l’Europe et la chine sont importants et les fragilisent vis-à-vis de Trump et ses menaces

Même s’il est beaucoup trop tôt, l’épisode DeepSeek (une startup chinoise, DeepSeek, a dévoilé la semaine dernière un modèle d’intelligence artificielle à l’architecture ouverte, assurant qu’il était capable de concurrencer OpenAI ) démontre que les américains n’ont pas le monopole de l’innovation et de la croissance et qu’il ont aussi des fragilités et de la concurrence en dehors des prix pratiqués. L’entreprise développe des modèles d’IA en code source ouvert, ce qui signifie que l’ensemble de la communauté des développeurs peut inspecter et améliorer le logiciel. Son application mobile s’est hissée en tête des téléchargements sur l’iPhone aux États-Unis après sa sortie début janvier.

Le succès de DeepSeek pourrait inciter les fournisseurs américains à baisser leurs prix, et son approche libre pourrait accélérer l’adoption de modèles avancés de raisonnement par l’IA, ce qui pourrait conduire à des appels à la réglementation. Elle remet également en question les dépenses considérables d’entreprises telles que Meta et Microsoft qui se sont toutes deux engagées à investir 65 milliards de dollars ou plus cette année, principalement dans l’infrastructure de l’IA. En résumé, DeepSeek-R1 permet de proposer un prix de $2,19 par million de réponses générées contre $60 actuellement pour ChatGPT. Ce cas pourrait montrer que des modèles efficaces peuvent rivaliser avec des dépenses beaucoup plus modestes. La menace pour l’écosystème US est prise au sérieux comme le confirme Sam Altam ( PDG d’OPEN AI).

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