Analyse de marché : mauvaise météo……

  • Les indices actions ont baissé d’environ 3% au cours de la semaine, avec un effet de change supplémentaire de 2% pour un investisseur américain
  • La perspective d’un resserrement monétaire de 50 points de base par la Fed face au risque inflationniste pèse désormais sur les perspectives de croissance
  • Nous restons négatifs sur les actions car le risque de baisse lié à la moindre liquidité l’emporte sur les perspectives de résultats encore positives des entreprises

Le répit post-électoral français aura été de très courte durée sur les marchés, avec une conjonction de facteurs négatifs. Les indices actions ont baissé d’environ 3% au cours de la semaine, avec un effet de change supplémentaire de 2% pour un investisseur américain.

Tout d’abord, la stratégie chinoise zéro Covid semble inefficace face à un variant aussi contagieux qu’Omicron. Le confinement « temporaire » de Shanghai initialement prévu pour 2 semaines se prolonge et se généralise aux autres villes sans scénario clair de sortie. Malgré la forte contestation populaire, on ne détecte pas d’inflexion de la stratégie sanitaire, mais seulement des mesures de soutien à l’économie. En dépit de ces mesures et de la dépréciation du Yuan, l’économie chinoise tourne au ralenti et les chaînes d’approvisionnement sont extrêmement perturbées.

C’est ensuite l’escalade du conflit ukrainien qui pèse sur les marchés, avec l’éloignement des perspectives d’un cessez-le-feu à court-terme. D’un côté, le Bundestag allemand valide l’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine, la Finlande et la Suède s’organisent pour postuler à l’Otan et les USA souhaitent officiellement affaiblir militairement la Russie pour qu’elle ne puisse pas menacer d’autres pays. De l’autre côté, la Russie a coupé ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie, considère que l’OTAN lui mène une guerre par procuration, et les tensions montent en Moldavie.

Enfin, la perspective d’un resserrement monétaire de 50 points de base par la Fed face au risque inflationniste pèse désormais sur les perspectives de croissance. Le PIB américain du 1er trimestre affiche étonnamment une contraction de 1.4%, du fait de moindres exportations et d’un certain déstockage. Mais la demande privée des ménages et des entreprises demeure robuste et les publications de résultats des entreprises sont conformes aux attentes.

Le resserrement monétaire se généralise, avec la Hongrie qui remonte ses taux de 100 points de base et la Suède de 25. Seul le Japon s’inscrit en opposition à ce mouvement global en poursuivant sa stratégie de contrôle de la courbe des taux par des rachats quotidiens illimités d’obligations japonaises. Ce grand écart assumé entre banques centrales se traduit par une forte dépréciation du yen et un risque accru de désordre sur le marché des changes.

Dans cet environnement, nous restons négatifs sur les actions car le risque de baisse lié à la moindre liquidité l’emporte sur les perspectives de résultats encore positives des entreprises. Nous avons par ailleurs réduit le score des actions japonaises, considérant qu’il existe un risque d’inflexion de la politique monétaire de la Banque du Japon dans les prochains mois suite à la dépréciation du yen et à la hausse du prix des matières premières. Nous restons prudents sur la duration, principalement européenne, tandis que la duration américaine redevient attractive, notamment sur la partie courte.

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