États-Unis : Des signaux rassurants sur la conjoncture

S’il montre comme attendu un net rebond des créations d’emplois, le rapport de novembre n’a pas levé toutes les inquiétudes sur l’évolution de l’emploi aux États-Unis, avec une enquête auprès des ménages bien plus faible que celle auprès des entreprises. En effet, alors que les créations d’emplois de l’enquête auprès des entreprises ont rebondi à 227 000 en novembre, corrigeant les effets des tempêtes et des grèves, l’enquête auprès des ménages a montré une baisse de 355 000.

Comme le taux de chômage est calculé sur la base de l’enquête auprès des ménages, il progresse à nouveau pour atteindre 4,25%, un niveau très proche du point haut de juillet dernier. Toutefois, comme le montre le bas niveau des inscriptions hebdomadaires au chômage, la hausse ne s’explique pas par des pertes de postes mais plus par la difficulté croissante des chômeurs à retrouver un emploi. En outre, les composantes emplois des enquêtes commencent à se redresser.

Autre élément rassurant pour la conjoncture américaine : les enquêtes révèlent une nette amélioration de la confiance des entreprises en fin d’année. En effet, en novembre, l’indice NFIB de confiance des PME a bondi à son plus haut niveau en trois ans et le PMI a retrouvé un plus haut depuis 2022 en décembre. Il faut sans doute y voir un effet positif de l’élection de Donald Trump, les entreprises attendant des mesures qui leurs sont favorables, notamment la baisse de l’impôt sur les sociétés. On avait d’ailleurs observé un mouvement similaire après la première élection de Donald Trump en 2016.

Le niveau des enquêtes PMI est cohérent avec une croissance du PIB d’environ 3 %, en phase avec l’estimation en temps réel du PIB par la FED d’Atlanta. Celle-ci attribue 70% de cette croissance à la consommation des ménages,  qui reste de loin le premier moteur de l’économie américaine. S’agissant de l’inflation, les chiffres de novembre ont montré que la question n’était pas encore totalement résolue. En effet, l’inflation totale est remontée à +2,7% sur un an et l’inflation sous-jacente est restée bloquée à +3,3% sur un an pour le troisième mois consécutif.

Dans ces conditions, la Fed a durci son discours lors de sa réunion de décembre. Le taux directeur a été abaissé à 4,25-4,50%, comme attendu, mais elle prévoit d’avancer plus prudemment l’année prochaine. Les membres du FOMC n’anticipent plus que deux baisses de taux de 25 points de base, contre quatre en septembre. Une des raisons expliquant ce revirement est la révision en hausse des prévisions d’inflation qui ne reviendrait pas à 2% avant 2027, contre 2026 anticipé auparavant. Pendant la conférence de presse, Jerome Powell a indiqué que certains membres auraient commencé à incorporer dans leurs prévisions les effets économiques des politiques prônées par Donald Trump.

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