Jean-Pierre Petit décrypte un monde “fracturé” lors de la conférence du MEB

Jean-Pierre Petit (crédit photo : MEB / P.H. Sébastien Darrasse)

Le vendredi 13 septembre, l’Hôtel Hermitage Monte-Carlo a accueilli l’économiste Jean-Pierre Petit, à l’invitation du Monaco Economic Board (MEB), pour une conférence marquant le début de la saison automnale de l’institution. Aux côtés du courtier en assurance Jutheau Husson, le Président des Cahiers Verts de l’Economie a livré une analyse approfondie des fractures qui secouent le monde économique et financier.

Face à une audience de 130 décideurs, le Président des Cahiers Verts de l’Économie a abordé une série de thématiques majeures : des élections américaines à la situation de la Chine, en passant par les défis économiques de l’Europe et les tendances des marchés financiers. Son constat est clair : une montée des tensions à tous les niveaux – économiques, commerciales, militaires et technologiques – modère la croissance mondiale, avec pour seule exception notable l’Inde, qui affiche une dynamique positive.

Les États-Unis et la Chine : deux trajectoires divergentes

Jean-Pierre Petit a mis en avant la résilience des États-Unis, portés par une indépendance énergétique accrue, une politique monétaire efficace et un système productif flexible. Selon lui, les résultats des élections présidentielles à venir ne devraient pas infléchir cette trajectoire, bien qu’une victoire de Donald Trump pourrait compliquer les relations avec l’Europe.

En revanche, la Chine, bien que dotée d’un outil industriel performant, notamment dans les véhicules électriques, peine à maintenir une croissance dynamique. L’économie chinoise subit les effets conjugués d’une productivité stagnante, d’une crise immobilière persistante et d’une population en déclin, des facteurs qui entravent son expansion.

L’Europe à la traîne

Pour l’Europe, le tableau dressé par Petit est plus sombre. Handicapée par des processus de décision lents, un vieillissement démographique et un retard technologique, notamment dans les secteurs du numérique et de l’intelligence artificielle, l’Europe voit son influence diminuer. La guerre en Ukraine et les fragilités du modèle allemand contribuent également à cette perte de compétitivité.

La France : entre incertitude et espoir

Sur le plan national, Jean-Pierre Petit a souligné l’impact de l’instabilité politique sur les actifs financiers français. Cependant, cette situation reste relativement contenue à l’échelle européenne. Il a également noté que Michel Barnier, bien que loin d’être un choix parfait, aurait été le meilleur candidat pour Matignon du point de vue économique.

Stratégies d’investissement : jouer la prudence

En conclusion de sa présentation, l’économiste a partagé ses recommandations en matière d’investissements. Il conseille de surpondérer les obligations souveraines et privées de qualité, avec un focus sur la dette émergente, et d’éviter les actions technologiques, jugées surévaluées. Les investisseurs devraient également se tourner vers des valeurs refuges comme l’or, le franc suisse, ou encore le renminbi chinois.

Cette conférence, riche en analyses et prévisions, a offert aux participants des pistes concrètes pour affiner leur stratégie face à un monde de plus en plus complexe et incertain.

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