Le choc énergétique libère les investissements de l’UE dans l’indépendance énergétique

Points clés

  • La guerre en Ukraine a déclenché un choc énergétique. L’UE a réagi en prévoyant de réduire sa dépendance à l’égard du pétrole et du gaz russes
  • Ce plan permettrait de réduire de deux tiers les importations de gaz russe en 2022 et d’accélérer la transition vers l’énergie verte
  • Les sociétés actives dans l’énergie solaire, éolienne, l’hydrogène vert et le GNL vont bénéficier des investissements dans les infrastructures. Le nucléaire peut contribuer à combler une partie de la pénurie d’énergie
  • Nous restons positifs vis-à-vis des métaux industriels pour leur rôle dans la durabilité, les infrastructures et comme couverture de portefeuille contre l’inflation.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie transforme la politique énergétique de l’Union européenne. Le bloc s’est engagé à réduire sa dépendance à l’égard des ressources russes et à accélérer le passage à des sources d’énergie alternatives. Cette initiative a des répercussions pour les entreprises actives dans les énergies renouvelables, la chaîne de valeur du gaz naturel liquéfié (GNL), le secteur des services publics et les métaux industriels.

L’Europe doit de toute urgence diversifier ses approvisionnements en énergie. En 2021, la Russie représentait 35% des importations de gaz de l’UE et environ 30% de celles de pétrole, en faisant le premier fournisseur de l’Union. Les ruptures d’approvisionnement en 2006, 2009 et l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 ont alarmé les responsables politiques européens. Cela n’a pas empêché les importations de gaz russe d’augmenter régulièrement. L’invasion de l’Ukraine a désormais fait grimper les prix, laissant l’Europe face à une facture énergétique qui représente environ 8% de son produit intérieur brut (PIB).

« Nous devons devenir indépendants du pétrole, du charbon et du gaz russes », a écrit Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Le processus de diversification est en cours. Le 22 février, l’Allemagne a suspendu l’approbation finale du gazoduc Nord Stream 2 qui relie la Russie à l’UE. Dernièrement, un rapport du 8 mars sur l’indépendance énergétique, intitulé « REPowerEU », expose l’ambition de l’UE de réduire de deux tiers ses importations de gaz en provenance de Russie d’ici un an. Cela rendrait la région indépendante « bien avant 2030. »

La Russie exportait entre 170 et 190 milliards de mètres cubes (Mmc) de gaz naturel par an vers l’UE avant 2020. Au total, le plan vise à retirer l’équivalent de 155 Mmc de combustibles fossiles russes de son réseau énergétique, pour une valeur d’environ 310 milliards d’euros. Ce montant équivaut à près de 2% du PIB européen, mais représente près d’un quart de l’économie russe.

Ce plan a des répercussions pour l’ensemble des marchés de l’énergie. L’Allemagne envisage maintenant de redémarrer des centrales au charbon, tandis que la Belgique a reporté l’abandon progressif de l’énergie nucléaire.

L’amélioration de l’efficacité énergétique des logements pourrait permettre d’économiser 14 Mmc, et 4 Mmc supplémentaires grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques et de pompes à chaleur. L’UE souhaite obtenir 10 Mmc supplémentaires via d’autres sources d’approvisionnement par gazoduc, et l’équivalent de 23,5 Mmc supplémentaires via de nouvelles capacités d’énergie éolienne, solaire et de biométhane, outre le stockage d’hydrogène renouvelable.

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