Les Banques Centrales de la Zone Euro se préparent à de nouvelles pertes

Les banques centrales de la zone euro sont confrontées à des pertes financières importantes pour la deuxième année consécutive, selon un récent rapport de Fitch Ratings. Les chiffres, publiés le 9 septembre 2024, révèlent que les politiques monétaires accommodantes adoptées en réponse à la pandémie de COVID-19, combinées à des hausses de taux d’intérêt destinées à freiner l’inflation, ont causé des déséquilibres majeurs dans les bilans de plusieurs institutions centrales.


Le rapport souligne que la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales, notamment en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, sont particulièrement affectées. Les pertes anticipées pour 2024 s’ajoutent à celles déjà enregistrées en 2023, résultant principalement de la baisse de valeur des obligations souveraines détenues dans leurs portefeuilles.

Des Pertes Directement Liées aux Achats d’Actifs

Depuis 2020, les banques centrales de la zone euro ont massivement acheté des obligations souveraines dans le cadre de leur programme d’assouplissement quantitatif (QE), destiné à soutenir les économies nationales et stabiliser les marchés financiers. Cependant, avec la hausse des taux d’intérêt initiée en 2022, ces obligations ont vu leur valeur chuter, forçant les banques centrales à enregistrer des pertes latentes, et parfois réelles, sur leurs portefeuilles d’actifs.

Les banques centrales des plus grandes économies de la zone euro, comme la Bundesbank en Allemagne, font partie des institutions les plus touchées, car elles détiennent des volumes importants d’obligations à long terme acquises durant la période de taux bas. Avec la persistance d’une inflation élevée, la nécessité de maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé ne fait qu’aggraver la situation.

Les Conséquences pour les Finances Publiques

Ces pertes pourraient avoir des répercussions directes sur les finances publiques des pays concernés. En effet, les bénéfices générés par les banques centrales sont généralement reversés aux gouvernements nationaux. Or, avec des pertes accrues, ces versements seront considérablement réduits, voire inexistants dans certains cas. Cela pourrait entraîner une pression supplémentaire sur les finances publiques, déjà sous tension en raison des dépenses liées à la crise énergétique et à la reprise post-pandémique.

Fitch Ratings prévient que cette situation pourrait perdurer tant que l’inflation restera élevée et que les taux d’intérêt devront être maintenus à des niveaux restrictifs pour contenir les pressions inflationnistes.

Un Retour à l’Équilibre Incertain

Le rapport de Fitch Ratings indique qu’un retour à des bilans équilibrés pour les banques centrales de la zone euro ne sera possible que si les taux d’intérêt baissent de manière significative, ce qui n’est pas prévu avant plusieurs années. En attendant, les pertes continueront d’impacter la capacité des banques centrales à soutenir pleinement les économies de la région.

Pour l’instant, la BCE et ses partenaires continuent de surveiller la situation de près, tout en ajustant leur stratégie pour minimiser les pertes futures. Cependant, dans l’environnement actuel de forte volatilité économique et d’incertitudes sur les marchés financiers, les défis pour les banques centrales de la zone euro semblent loin d’être résolus.

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