Les risques climatiques pourraient dévaluer les actions mondiales de 40% selon une analyse de l’EDHEC

Un rapport de l’Institut EDHEC-Risk Climate Impact offre une analyse exhaustive des effets du risque climatique sur les évaluations boursières mondiales. Ce document révèle les conséquences potentiellement dévastatrices des coûts de transition et des dommages physiques causés par le changement climatique sur la valorisation des actions, en utilisant une méthodologie novatrice et rigoureuse.

Des politiques cruciales pour limiter les pertes

Selon le rapport, des politiques d’abattement robustes et cohérentes avec l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C pourraient réduire la dévaluation des actions mondiales à une fourchette de 5 à 10%​ ​. Cette conclusion est basée sur une analyse probabiliste qui prend en compte les différentes trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre et leurs impacts économiques. En revanche, sans une action climatique substantielle, la correction pourrait atteindre jusqu’à 40%, un chiffre alarmant qui reflète les coûts de transition et les dommages physiques accumulés​.

Le rôle des points de basculement climatiques

Les points de basculement climatiques, tels que la fonte irréversible des calottes glaciaires ou la déforestation massive de l’Amazonie, exacerbent les chocs sur les évaluations boursières mais ne sont pas nécessaires pour provoquer des pertes substantielles. Le rapport révèle que même sans ces événements extrêmes, les dommages physiques continus et les coûts de transition peuvent entraîner des réévaluations significatives des actifs financiers. Par exemple, une montée des eaux progressive mais constante peut causer des pertes importantes pour les infrastructures côtières, affectant directement les entreprises et les secteurs concernés​.

Une approche probabiliste pour capturer l’incertitude

L’une des innovations méthodologiques majeures de cette étude est l’utilisation d’une approche probabiliste pour traiter l’incertitude inhérente aux risques climatiques et économiques. Contrairement aux modèles traditionnels qui utilisent des trajectoires uniques et déterministes, cette recherche utilise des distributions probabilistes complètes pour anticiper une gamme de scénarios futurs. Cela inclut l’incertitude sur les dommages physiques et les taux d’actualisation sous différents scénarios d’atténuation des émissions​.

Cette méthodologie permet de mieux capturer les risques réels en tenant compte de la variabilité et de l’incertitude. Le rapport montre ainsi que les dommages physiques même « retardés » ne sont pas entièrement « annulés » lorsqu’on utilise un taux d’actualisation dépendant de l’état, soulignant ainsi leur impact significatif sur les valorisations boursières​.

Implications pour les investisseurs et les régulateurs

Le rapport de l’EDHEC-Risk Climate Impact a des implications profondes pour les investisseurs et les régulateurs. Il souligne l’urgence de mettre en œuvre des politiques climatiques agressives pour éviter une dévaluation massive des actions. Les investisseurs sont encouragés à aligner leurs portefeuilles sur des stratégies résilientes au climat, en se concentrant sur les entreprises et les secteurs qui prennent des mesures proactives pour atténuer les risques climatiques. Les régulateurs doivent également être conscients de la menace que pose l’inaction climatique sur la stabilité financière globale​.

Selon l’analyse, les banques centrales pourraient avoir des capacités limitées pour atténuer les chocs économiques en abaissant les taux d’intérêt dans un contexte de changements climatiques sévères, en raison des contraintes inflationnistes et des déficits publics accumulés. En conséquence, les investisseurs et les décideurs doivent préparer des plans d’urgence robustes pour gérer les impacts financiers du changement climatique​.

Cette recherche affirme l’importance de considérer sérieusement le risque climatique dans les décisions d’investissement et les politiques économiques. La transition vers une économie résiliente au climat n’est pas seulement une nécessité environnementale, mais aussi une exigence financière essentielle pour préserver la valeur des actifs mondiaux et assurer une stabilité économique à long terme.

Consulter le rapport complet EDHEC Risk Climate Impact Institute

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