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L’oeil du CGPI : la lettre du mois d’octobre 2023

    Après le recul des marchés actions en août, la baisse se poursuit et accélère en septembre. Les causes sont nombreuses et identifiées. D’une part septembre est historiquement le plus mauvais mois boursier de l’année. L’effet de saisonnalité joue sur le moral des investisseurs. D’autre part les taux longs flambent accompagnés d’une hausse des prix du pétrole. Ajouté à cela le dollar qui se renforce face aux principales devises et vous avez un trio infernal de mauvaises nouvelles pour tous les actifs. 

    Ce que nous traversons depuis le mois d’août ressemble à s’y méprendre à la lourde correction de 2022 provoquée par la hausse brutale des taux d’intérêt. Cette fois, c’est le segment long de la courbe des taux qui se tend. Les marchés redonnent de la prime à long terme sur les obligations, anticipant des taux durablement plus haut et plus longtemps.

    L’immobilier poursuit son chemin de croix dans les grandes villes qui avaient profité à plein de l’abondance de liquidités. Le prix au m² parisien redescend significativement sous les 10 000 €.

    Dans cet environnement peu enthousiasmant se tenait Patrimonia, la grande messe de la gestion de patrimoine, des banques, assureurs, sociétés de gestions et organismes de placements en tout genre se sont réunis. Nous étions présents comme tous les ans pour dénicher les nouveautés et prendre le pouls des grandes tendances. Nous vous livrerons nos conclusions sur l’évènement à la fin de cette lettre !

    Gueule de bois sur les marchés actions

    Difficile de trouver des catalyseurs qui militent pour un retour à la hausse des bourses. Les signaux de ralentissement en Chine se poursuivent. Le relais de croissance espéré par un retour en grâce post-covid de la Chine en début d’année s’est complètement éteint. La banque mondiale anticipe une croissance de 4.4% alors que l’objectif du gouvernement chinois est de 5%. Sans plans de relance plus ambitieux, il semble difficile à tenir.

    Les taux d’intérêt de leurs côtés flambent sur le segment long de la courbe. Une nouvelle doctrine fait son apparition dans les milieux financiers autorisés : « higher for longer ». Autrement dit plus haut plus longtemps ! La hausse des rendements pèse fortement sur les titres à forte croissance plus sensibles aux mouvements de taux. C’est pour cela que le segment du luxe en France se replie depuis plusieurs semaines.

    Si Kering, LVMH, Hermès, semblent mal digérer le mois de septembre, le secteur pétrolier lui profite à plein se moquant éperdument des alertes climatiques et des annonces visant à sortir des hydrocarbures. En effet, les réductions de production de barils de pétrole annoncées par l’OPEP depuis l’été ont dopé les prix du pétrole de Brent de +25% sur le trimestre… c’est toujours pratique d’être un cartel institutionnalisé et autorisé !

    Cette hausse des prix du pétrole est un mauvais signal dans la lutte contre l’inflation que tentent de mener les banques centrales. D’une part, car cela augmente les coûts de production des entreprises. D’autre part, le pétrole se paie en dollars et le billet vert s’est renforcé face à l’Euro depuis l’été.

    Nous avons donc un cocktail qui donne mal à la tête en cette rentrée : hausse des taux, hausse du pétrole, hausse du dollar et ralentissement en Chine. Terminons toutefois sur une note d’optimisme. L’avantage des marchés actions c’est qu’ils anticipent en permanence. De fait, les mauvaises nouvelles que nous évoquons justifient les baisses récentes et elles sont intégrées en grande partie dans les prix des actifs.

    Le ralentissement économique semble se matérialiser et nous approchons de fait, du moment où il sera question de relancer l’activité. Comme tous les actifs, les taux ne monteront pas jusqu’au ciel. La reprise du cycle sera profitable à l’investisseur patient. Il ne faudra pas la manquer.

    L’immobilier s’enlise

    L’immobilier met bien les deux pieds dans la crise également. Les grandes villes, qui avaient profité à plein de l’ère des taux bas, sont les plus touchées. À Paris, les prix au m² sont redescendus sous la barre symbolique des 10 000 € à 9 857 € en moyenne. Le site meilleurs agents précise que la baisse se généralise et s’étend à l’ensemble du territoire. Il précise également que le repli devrait se poursuivre et même s’accentuer. Notons que sur un an, les prix dans des villes comme Lyon et Bordeaux reculent de plus de 8% !

    Les corrections anticipées par meilleurs agents sont de 1 à 2% en 2023 puis 4% en 2024. Les vendeurs tardent encore à remettre des biens sur le marché n’acceptant pas que la plus-value escomptée soit entamée. Le temps les y contraindra pourtant indéniablement. C’est la dure loi du marché. Patience donc si vous êtes en quête d’un bien immobilier. Le point bas n’est certainement pas encore touché. 

    Le recul des prix et des volumes de transaction est la conséquence directe du resserrement des conditions de crédit et des taux plus élevés. S’il devient plus difficile d’acheter un bien immobilier, il devient également plus difficile de trouver une location. Le marché locatif se crispe. Les locataires en place ne quittent pas leur logement et les investisseurs n’achètent pas de bien à remettre sur le marché. L’offre locative recule de 23% sur un an dans les grandes agglomérations. De fait les prix à la location flambent.

    Si vous êtes vendeur, il est préférable de tenter de vendre vite au prix de marché, car le temps entame votre potentiel de plus-values. Les acheteurs peuvent en revanche patienter et disposent de plus de marge de négociations.

    Patrimonia 2023

    Tous les ans, la ville de Lyon accueille la grande messe des acteurs de la finance à Patrimonia au cœur de la cité internationale. Nous sillonnons chaque année les allées du salon afin de dénicher des opportunités, mais aussi pour percevoir les grandes tendances qui animent le marché.

    Les trajectoires macroéconomiques que nous décrivons tous les mois se retrouvent sur les stands et dans les discours des différents acteurs. Nous avons donc les sociétés de gestion qui mettent en avant une approche toujours très « prudente » de leur gestion du marché actions. Les stands dédiés à l’immobilier ont fondu comme neige au soleil.

    Les produits structurés poursuivent sur leur lancée initiée depuis plusieurs années. Bien que complexes, ils permettent de s’adapter à la conjoncture en proposant aussi bien des solutions sur les taux que sur des thématiques actions. Les « structureurs » (sociétés proposant des produits structurés) sont nombreux avec des équipes commerciales bien garnies. Autre avantage, les protections en capital offertes aux épargnants rassurent dans les environnements incertains.

    Enfin, le grand gagnant de l’édition 2023 est sans nul doute le Private Equity. Les fonds permettant d’investir dans des entreprises non cotées en bourse ont le vent en poupe. Les rendements attractifs et la décorrélation aux marchés financiers attirent les nouveaux épargnants. Les tickets d’entrée ont également tendance à diminuer. Il est possible d’investir dans beaucoup de fonds avec quelques dizaines de milliers d’euros. Cette démocratisation ouvre le champ des possibles à une classe d’actif souvent méconnue du grand public.

    Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article ou télécharger notre guide depuis le site Mon placement : 

    Les caractéristiques du Private Equity (mon-placement.fr)

    Les guides – Mon Placement (mon-placement.fr)

    Point de marchés :

    Septembre n’aura pas dérogé à sa réputation de pire mois boursier sur les marchés actions. Les baisses se poursuivent l’indice large des actions mondiales MSCI World recule de 5%, notre indice national le CAC 40 recule de 2.5% après avoir baissé de 2.4% en août. Les investisseurs semblent acter que les taux longs vont continuer de monter et rester sûr un plancher élevé plus longtemps. Un rapide tour d’horizon des rendements obligataires nous montre l’intérêt d’arbitrer sur des obligations plutôt que de prendre du risque sur les marchés actions : 

    • 10 ans US : 4.63%
    • 10 ans italien : 4.80%
    • 10 ans UK : 4.65%

    L’opportunité sur les taux tiendra tant que le marché du travail US restera solide. C’est l’indicateur principal que nous surveillons pour anticiper une probable baisse de taux en 2024.

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