Pictet Wealth Management considère les actifs privés comme des véhicules essentiels à la génération d’alpha

A l’occasion de ce début d’année, Pictet Wealth Management partage ses derniers positionnements par classe d’actifs et dévoile ses thèmes d’investissement.


Macroéconomie

L’économie mondiale présente toujours un écart de production important par rapport aux tendances pré-covid, qui pourrait ne pas être comblé en 2023. En revanche, si la désinflation pourrait réapparaître, la hausse des prix à la consommation pourrait rester supérieure aux tendances pré-covid. Avec la poursuite des hausses de taux, notre scénario central prévoit que les États-Unis entrent dans une légère récession au premier semestre 2023, avec une croissance du PIB de -0,2 % en année pleine. Nous avons une prévision annuelle similaire pour la zone euro, où la Banque centrale européenne (BCE) pourrait relever ses taux de 50 points de base à trois reprises d’ici à la fin mai. Les perspectives sont encore plus difficiles pour le Royaume-Uni, mais nous prévoyons de nouvelles hausses de taux et pensons qu’une baisse des taux est peu probable en 2023.

Alors qu’elle émerge de manière quelque peu chaotique du “zéro covid”, nous pensons que la croissance du PIB chinois va s’accélérer pour atteindre 4,5 % cette année, contre 2,8 % en 2022. Nous prévoyons une croissance de 1,5 % pour le Japon en 2023, comme l’année dernière.

Actions

En dépit de l’attitude baissière des investisseurs et de l’exposition relativement faible aux actions, nous pensons que les actions des marchés développés ne sont pas encore sorties d’affaire et nous restons donc sous-pondérés sur l’ensemble des actions (bien que nous soyons neutres sur les actions japonaises et les grandes capitalisations britanniques cotées). Alors que la croissance des ventes et les retours de liquidités aux investisseurs pourraient être des points positifs, les marges des entreprises sont soumises à une pression croissante, ce qui entraînera probablement de nouvelles baisses de bénéfices. Dans le même temps, nous reconnaissons que, bien qu’elles soient encore relativement élevées, les valorisations se sont déjà considérablement ajustées à la baisse et que le sentiment d’investissement médiocre peut être considéré comme un signal contrariant.

Alors que, parmi d’autres problèmes, la compression des marges mettra à l’épreuve de nombreux secteurs d’actions, nous pensons toujours que les sous-secteurs de la santé, comme les technologies médicales, ainsi que les valeurs de consommation de base pourraient s’avérer résistants malgré les craintes que leur surperformance relative ne soit allée trop loin. Nous continuons d’apprécier la discipline en matière de capital dont font preuve les entreprises du secteur de l’énergie et leurs solides retours aux actionnaires. Les perspectives restent floues pour les industriels européens et pour le secteur des technologies.

Obligations

Le marché obligataire pourrait rester volatil au cours des prochains mois, d’autant que les principales banques centrales continuent de resserrer leur politique. Toutefois, nous prévoyons une stabilisation de la politique monétaire d’ici la fin du premier semestre. Les rendements des obligations américaines à long terme pourraient suivre une trajectoire similaire au fil de l’année, voire baisser, les acteurs du marché anticipant une baisse des taux directeurs. Dans ces circonstances, et face à la menace de récession, nous sommes de plus en plus favorables aux obligations du Trésor américain à 10 ans. Mais une forte augmentation des émissions obligataires l’année prochaine, alors même que la BCE réduit ses achats d’obligations, signifie que nous sommes moins enthousiastes à l’égard des obligations de la zone euro, notamment celles de la périphérie.

Nous pensons que les obligations à haut rendement pourraient être mises à mal par le ralentissement économique au début de l’année 2023, ce qui entraînerait un élargissement des spreads et une augmentation des défauts de paiement. Tout en sous-pondérant les obligations non investment grade, nous surpondérons les obligations investment grade, qui offrent des coupons attrayants sans qu’il soit nécessaire de prendre trop de risques de duration ou de crédit.

Devises

Deux évolutions à la fin de l’année 2022 – le déblocage rapide par la Chine de sa politique de “zéro covid” et l’assouplissement surprise par la Banque du Japon de son contrôle de la courbe des taux – pourraient affaiblir les perspectives à moyen terme du dollar américain. Et en Europe, la récente attitude de la BCE a davantage déconcerté les marchés que celle de la Réserve fédérale.

Matières premières

Les matières premières énergétiques ont connu une évolution en dents de scie en 2022, mais fin décembre, les prix du pétrole Brent n’étaient que légèrement supérieurs à ceux du début de l’année. Nous nous attendons à ce que les matières premières en général reprennent de la vigueur en S2 23, pour autant que les économies occidentales se remettent d’une récession peu profonde au début de l’année et que l’économie chinoise se rouvre complètement.

Immobilier privé

Bien que les conditions se soient durcies ces derniers mois, nous continuons à voir des opportunités à long terme dans les sous-secteurs commerciaux tels que la logistique, les hôtels haut de gamme et les bâtiments répondant à des normes environnementales de plus en plus strictes, ainsi que dans les actifs en difficulté.

Actifs asiatiques

La réouverture de la Chine pourrait s’avérer une aubaine pour les actions asiatiques, notamment en Asie du Nord. Il est peut-être encore trop tôt pour parier sur un rebond significatif en Corée et à Taïwan, mais cela pourrait arriver prochainement. Un dollar américain en perte de vitesse pourrait également stimuler les actions des pays émergents d’Asie plus tard en 2023. Les obligations d’État asiatiques en monnaie locale pourraient bénéficier d’une évolution similaire. Néanmoins, la possibilité que le dollar américain se maintienne, du moins à court terme, signifie que nous continuons à préférer les coupons élevés offerts par les obligations asiatiques de qualité en USD. La réouverture de la Chine a contribué à un rebond du renminbi, ainsi que d’autres monnaies asiatiques comme le won coréen. Toutefois, à court terme, il reste à voir si ces gains peuvent être maintenus face à un ralentissement économique mondial et à la détermination des banques centrales occidentales à continuer de relever les taux.

Thèmes d’investissement pour 2023

Un environnement complexe appelle à la vigilance en matière de crédit. Les obligations d’entreprises de qualité relativement courte devraient mieux résister à la baisse de la croissance et à la hausse des taux de défaut que les émetteurs de qualité inférieure. La démondialisation et la délocalisation vers des pays amis signifient que nous aimons les matières premières et les thèmes liés aux matières premières, la fragmentation et la dispersion laissant entrevoir de nouvelles opportunités pour les stratégies de fonds spéculatifs macro. En raison de la pénurie croissante de logements, nous pensons que les devises des pays où les prêts hypothécaires à taux variable dominent perdent du terrain au profit des pays où les devises à taux fixe sont plus répandues. Nous apprécions également les monnaies des pays émergents dont les finances sont crédibles. Nous voyons une convergence des primes de risque sur les actions l’année prochaine, ce qui devrait profiter aux petites capitalisations mondiales et américaines et aux marchés d’actions axés sur la valeur, comme celui du Japon. Nous continuons à considérer les actifs privés comme un véhicule essentiel pour générer de l’alpha. Nous continuerons à considérer la volatilité comme une classe d’actifs à part entière, en utilisant des produits dérivés pour atténuer le risque du portefeuille et améliorer le rendement.

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