Tout ce qui peut être manufacturé à partir de pétrole peut l’être à partir de bois…

Christoph Butz, gérant thématique actions chez Pictet, est revenu, lors d’une conférence en ligne, sur l’investissement de bon sens que constitue l’économie du bois, à l’heure du verdissement de nos économies. En s’appuyant sur la chaîne de valeur spécifique de l’industrie forestière, et sur la haute capacité naturelle du bois à capturer le CO2, le spécialiste a fait un état des lieux de l’ensemble d’une filière capable d’imposer ses prix (pricing power).

En quoi la thématique se doit d’être suivie ? De solides moteurs de croissance économique à long terme soutiennent et soutiendront la demande à long terme de fibres de bois : croissance de la population et du PIB, l’augmentation de la consommation par habitant, l’augmentation du niveau de vie dans les marchés émergents, le commerce en ligne, la consommation verte, et la transformation de nos habitats. La thématique, par le levier d’une forte exposition au développement durable, « permet aux investisseurs d’avoir un impact environnemental positif, tout en stimulant et en bénéficiant de la future croissance verte : captage et stockage du CO2, substitution du plastique et d’autres ressources minérales ou fossiles, services écosystémiques, biodiversité. »

Encore faut-il être sûr d’investir proprement et dans les bonnes entreprises… M. Butz a la certitude que « certaines forêts doivent rester des sanctuaires, en particulier la forêt amazonienne ». Mais aussi que « certaines forêts sont gérées durablement depuis des années, en harmonie avec le vivant ». M. Butz, Suisse alémanique, a justement érigé des exemples de forêts de sa région en modèle. Le fonds dédié qu’il gère pour Pictet (Timber) s’interdit par exemple d’investir sur la Russie, ou sur tout autre territoire où la législation en vigueur sur la gestion et la protection des forêts et jugé trop faible ou peu regardante.

Côté secteurs, si les principales pondérations du fonds Timber sont des propriétaires forestiers nord-américains (Weyerhaeuser, Rayonier, West Fraser), certains acteurs ont une approche beaucoup plus intégrée : c’est le cas du finlandais Stora Enso, ou du Suédois SCA, dont l’activité de transformation domine. Le poids cumulé de l’Europe atteint d’ailleurs près de 22% du fonds.

Le gérant a insisté sur le fait que « le bois est la seule matière première renouvelable et évolutive dont nous disposons et qui peut nous aider à réduire de manière significative notre dépendance aux ressources fossiles et autres ressources limitées. » En dehors du fait d’être un excellent matériau de construction, il sert de base à une grande variété de produits d’emballage, qui bénéficie à pleine de la reprise économique, de planches et de papiers et de produits d’hygiène.

Christoph Butz travaille chez Pictet AM depuis 20 ans. Il y exerce les fonctions de gérant senior au sein de l’équipe spécialisée dans les fonds actions thématiques. Auparavant, il était responsable, en tant que spécialiste du développement durable, de la conception et de la mise en œuvre de stratégies conformes aux principes de l’investissement durable. Il a en outre joué un rôle déterminant dans le développement des investissements dans la filière bois.

La stratégie qu’il dirige investit dans des entreprises de l’ensemble du secteur forestier, y compris les entreprises impliquées dans l’exploitation de terres forestières, depuis la plantation d’arbres jusqu’à la transformation du bois pour répondre aux besoins de la construction, de l’industrie et des particuliers.

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